Celle-là est pour tous ceux à qui on rend jamais hommage
Ceux qui s’arrache le coeur au travail pour qu’on ait un monde civilisé
Ceux qu’on voit jamais sur des tapis rouges ou dins galas de remises de prix télévisés

J’me fous du talent
Rien m’impressionne plus que quelqu’un d’vaillant
Travaillant au point d’pas compter ses heures
Les succès de ces gens sont jamais juste des faits saillants
Mais des hauteurs qui font peur surtout aux moins donnants
Ceux qui perdent du poids deviennent tous fous d’eux
Ceux qui arrêtent de se geler deviennent tous fous de Dieu
Si j’arrête de faire du beat ma juste prendre en feu
Un fou d’plus dins rues remplies d’paresseux
Des prétentieux crasseux qui vont fendre un cheveu
Pour faire comprendre à qui veulent l’entendre qu’ils sont malchanceux
Jouer au mafieux pour éviter jouer franc-jeu
Tentant d’être malhonnête quand on connait les enjeux
Faire 40 heures semaine pour certain c’est rien
Mais y a paquet d’bon à rien qui attendent juste votre pain
Incapable de faire les sacrifices nécessaires
Pour qui la vie est rien d’autre qu’une guerre
À qui ça sert de rien faire

Celle-là est pour les travailleurs qui savent tout faire de leurs mains
Contrairement à c’qui s’dit, c’pas des artistes qu’on a temps besoin
Mais d’ceux qui s’lève de bonne heure le matin pis qui font la file sul chemin pour faciliter notre quotidien

Mon admiration pour les hommes à tout faire est sans borne
C’ pas ceux qui jouent à ça qui m’étonnent
Mais les silencieux qui détonnent
Pas charmé par une fille qui sent bonne
J’me méfie toujours de celles qui s’pomponnent
J’aime plutôt celle du fond qui s’défonce qui peut faire la job de cent connes
Les vantards abandonnent
Parce-qu’ils pensent que tout leur est dû
Ils veulent que les feuilles tombent du ciel comme en automne
Mais ils s’épuisent à force d’être tout l’temps fru
Le succès demande plus d’effort
Se tuer à pousser fort
Pas rester à regarder les autres
Pis attendre les lingots d’or
On est entouré d’monde qui rêvent d’une vie dans luxure
Mais surtout de chialeux qui s’plaignent tout l’temps d’leu blessures
Ça veut tout mais jamais la facture qui vient avec
Être virtuose c’est dûr
Si tu peux même pas jouer d’la flûte à bec
C’est sûr qu’icitte c’est la mèque du frette pis d’la fifure
Château fort du bs qui s’complait dans moisissure

Celle-là est pour vous remercier de faire en sorte qu’l’économie roule
Qu’on devienne pas une place de tout croche où les hommes s’roulent en boule
Ceux qui permettent d’éviter qu’on s’écroule
En faisant tout l’temps en sorte que la job déboule

Une chance qu’y a du monde qui travaillent fort
Pour supporter l’système dans l’quel on vit
On travaille pu pour vivre mais pour assurer notre survie
Jamais pressé d’nous rembourser mais pour nous taxer sont assez vites su leu skis
Celle-là est pour saluer l’travail des gars d’la construction
Journées physiques qui font qui sont brulés une fois à maison
Les truckers sans qui on trouverait rien dins épiceries
Toujours sa route à affronter pires intempéries
Les infirmières qui ont la santé du peuple sur leu épaules
Irréductibles guerrières qui sont dignes de venir d’la Gaule
Les hommes pis les femmes qui s’occupent fièrement de notre voirie
Toujours au poste soit en Sibérie ou à Miami
C’pas toujours facile d’être fier de vivre au Québec
On a toute pour être heureux mais on a l’poids qui vient avec
C’est tellement lourd juste à regarder notre taux d’suicide
M’semble qu’c’t’un bon timing pour enfin devenir lucides